Cannabis

Le cannabis est un composé vert ou gris de fleurs et de feuilles séchées et hachées du chanvre, aussi connu sous le nom de marijuana. Il existe plus de 200 noms courants pour cette drogue: herbe, marie-jeanne, gringo, kif. On la fume en général sous forme de cigarette (joint ou pétard) ou en pipe ou narguilé.

Le haschich est une résine, issue de l’extraction de résine des fleurs de cannabis. Cette résine ocre, brune ou noire est séchée et pressée sous forme de barre, de bâtonnet ou de boulette. Autres noms: chocolat, hasch, shit.

 

Lorsque le cannabis et le haschich sont fumés, ils dégagent une odeur douceâtre très particulière.

Le THC (tétrahydrocannabinol) constitue l’ingrédient actif principal du cannabis. En 1988,  on a découvert que certains neurones contiennent des récepteurs protéiniques qui lient le THC. Une fois bien logé, le THC provoque une série de réactions cellulaires qui à son tour engendre l’euphorie ressentie par les utilisateurs de cannabis.
A court terme le cannabis occasionne: des problèmes de mémoire et d’apprentissage; une altération des perceptions; des difficultés à résoudre les problèmes et à penser; une perte de la coordination; une accélération du rythme cardiaque, l’anxiété et des attaques de panique.

Des scientifiques ont découvert que les sensations de l’utilisateur peuvent être positives ou négatives selon certains facteurs héréditaires.

Une étude récente a démontré que les vrais jumeaux ont plus tendance à ressentir les mêmes sensations que les faux jumeaux, ce qui indique une disposition génétique de ces sensations. Les vrais jumeaux partagent tous leurs gènes, les faux jumeaux environ la moitié. Des facteurs environnementaux : disponibilité du cannabis, les attentes de l’effet de la drogue, l’influence des amis et relations, etc., différents même pour les vrais jumeaux, jouent également un rôle important. Toutefois, les mêmes études ont démontré que le contexte familial ou l’environnement commun des jumeaux avant l’âge de 18 ans n’avait aucune influence détectable sur leur réaction au cannabis.

Consommation du cannabis

En général le cannabis est fumé. Ses effets sont ressentis en quelques minutes, atteignent le plus haut point 10 à 30 minutes plus tard et peuvent durer de deux à trois heures. Les effets dépendent grandement de l’expérience et des attentes de chaque consommateur ainsi que de la puissance de la drogue même.

En petites doses, il a tendance à donner un sentiment de bien-être et de relaxation irréelle, accompagné parfois d’un sens apparemment vivifié de la vue, de l’odorat, du goût et de l’ouïe, ainsi que des altérations subtiles de la formation des pensées et de l’expression vocale. Cet état d’intoxication n’est pas toujours apparent aux autres. Cependant, il y a risque d’accidents de voiture, au travail ou à la maison à cause d’une altération de la relation entre le temps et l’espace ainsi qu’une mauvaise coordination.

La personne peut souffrir de :

  • fluctuations rapides d’émotions,
  • pensées instables déroutantes,
  • un sens altéré de l’identité de soi,
  • une mauvaise mémoire et
  • d’une attention amoindrie malgré l’illusion d’une plus grande intuition.

En grandes doses, il occasionne des distorsions d’images, une perte de l’identité de soi, des fantaisies et hallucinations.

 

EFFETS À COURT TERME

• Affaiblissement de la mémoire à court terme
• Anxiété extrême, y compris la peur d’être observée ou suivi (paranoïa)
• Comportement très étrange ; voir, entendre ou sentir des choses qui ne sont pas là, incapable de faire la différence entre l’imagination et la réalité (psychose)
• Crises de panique
• Hallucinations
• Perte du sens de l’identité personnelle
• Réflexes amoindris
• Accélération du rythme cardiaque (et risque de crise cardiaque)
• Augmentation du risque d’attaque cérébrale
• Troubles de la coordination (détérioration de la sécurité de conduite ou des performances sportives)
• Troubles sexuels (hommes)
• Jusqu’à sept fois plus susceptible de contracter des maladies sexuelles transmissibles (femmes)

 

EFFETS À LONG TERME

• Déclin du quotient intellectuel (jusqu’à 8 points si l’usage prolongé a commencé à l’adolescence)
• Mauvais résultats scolaires et plus grands risques d’abandonner ses études
• Altération de la pensée et de l’aptitude à apprendre et à réaliser des tâches complexes
• Satisfactions de la vie réduites
• Dépendance (environ 9 % des adultes et 17 % des gens qui ont commencé à fumer à l’adolescence)
• Développement potentiel d’une accoutumance aux opiacés
• Difficultés relationnelles, violence dans le couple
• Comportements antisociaux, comme voler de l’argent ou mentir
• Difficultés financières
• Plus grande dépendance sociale
• Plus de risques d’être au chômage ou ne pas obtenir de bons emplois.

 

Risques pour la santé

La marijuana contient des toxines et produits chimiques cancérigènes qui sont stockés dans les cellules adipeuses, parfois pendant des mois. Les consommateurs de marijuana souffrent des mêmes problèmes de santé que les fumeurs de tabac, c’est-à-dire d’affections telles que la bronchite, l’emphysème et l’asthme. En plus, la consommation chronique de la marijuana peut occasionner les troubles suivants : tachycardie, yeux rouges, assèchement buccal, troubles moteurs, manque de concentration, accroissement de l’appétit et une envie accrue de sucre.  La consommation continue augmente le risque d’affections pulmonaires et reproductrices, ainsi que de problèmes immunitaires. Certains utilisateurs souffrent également d’hallucinations, de paranoïa et de fantaisies.

 

Effets du cannabis sur le cerveau

Des chercheurs ont découvert que le THC modifie la façon dont les informations sensorielles sont communiquées et interprétées par l’hippocampe, partie du système limbique essentiel à l’apprentissage, la mémorisation et l’intégration des expériences sensorielles aux émotions et motivations. Des recherches ont démontré que le THC entrave à l’activité des neurones impliqués dans le processus d’information de l’hippocampe et des fibres nerveuses. Par ailleurs, des chercheurs ont découvert que les capacités d’apprentissage, qui dépendent de l’hippocampe, se détériorent également.

De récentes études ont également établi que la consommation à long terme et chronique de la marijuana occasionne des changements cérébraux similaires aux changements observés chez les consommateurs chroniques d’autres drogues dures.

Effets sur les poumons

Toute personne fumant régulièrement du cannabis peut souffrir des mêmes affections respiratoires que les fumeurs de tabac, dont les toux chroniques et un excès de phlegme, la bronchite chronique et les rhumes fréquents.  L’inhalation de la fumée de cannabis peut occasionner un fonctionnement anormal des tissus pulmonaires lésés ou détruits par la fumée de cannabis.

Quel que soit le niveau de THC, la quantité de goudron inspirée par les consommateurs et le niveau de monoxyde de carbone absorbé est de trois à cinq fois plus élevé que chez les fumeurs de tabac. Peut-être parce que les consommateurs de cannabis inspirent plus profondément et plus longtemps.

Effets sur le rythme cardiaque et la pression artérielle

Des recherches récentes indiquent que la consommation de cannabis associée à l’injection intraveineuse de cocaïne peut occasionner une augmentation rapide du rythme cardiaque et de la pression artérielle. Durant une de ces études, des consommateurs expérimentés ont pris uniquement du cannabis, puis uniquement de la cocaïne, et ensuite les deux en même temps. Chaque drogue prise séparément a affecté le système cardiovasculaire; lorsque prises en même temps, les effets étaient plus prononcés et ont duré plus longtemps. Le rythme cardiaque des sujets a augmenté de 29 battements par minute chez les consommateurs de cannabis, de 32 battements par minute pour les consommateurs de cocaïne. Lors de la consommation simultanée de ces deux drogues, le rythme cardiaque a augmenté de 49 battements par minute, cette augmentation persistant pendant plus longtemps. Les drogues ont été administrées alors que les personnes étaient assises dans un endroit tranquille. D’habitude, la personne fume du cannabis, parfois injecte de la cocaïne puis fait des efforts physiques qui peuvent entraîner des risques importants de problèmes cardiovasculaires.

Effets de la consommation chronique du cannabis sur l’apprentissage et le comportement social

Une étude d’étudiants universitaires a démontré que les capacités essentielles à l’attention, la mémorisation et l’apprentissage sont amoindries chez les consommateurs chroniques de cannabis, même après l’arrêt de sa consommation pendant au moins 24 heures.
D’autres recherches parmi les jeunes collégiens indiquent que les consommateurs obtiennent de moins bons résultats que les non consommateurs, se comportent de façon plus délinquante et aberrante, se montrent plus agressifs et plus rebelles, ont des relations moins satisfaisantes avec leurs parents et s’associent plus souvent avec d’autres jeunes délinquants ou consommateurs de drogues.
Les recherches indiquent également que les jeunes enfants dont les parents consomment de la marijuana exhibent un comportement plus régressif (sucent leur pouce, piquent des colères) que les jeunes enfants de parents non consommateurs.

Effets sur la grossesse

Toute toxicomanie peut avoir un effet sur la santé de la mère durant la grossesse, alors qu’elle devrait mieux se soigner. La toxicomanie peut l’empêcher de se nourrir ou de dormir proprement, ce qui en retour a un effet nocif sur le bon fonctionnement du système immunitaire.   Certaines recherches ont démontré que les bébés des mères consommatrices de cannabis durant la grossesse naissaient plus petits que les enfants des mères non consommatrices. En général, les bébés plus petits ont plus tendance à développer des problèmes de santé.
Les mères allaitantes passent une partie du THC au bébé. Des recherches indiquent que la consommation de cannabis durant le premier mois de l’allaitement peut entraver au développement moteur de l’enfant (contrôle des mouvements musculaires).

Potentiel d’accoutumance

Toute drogue est considérée comme accoutumante lorsqu’elle provoque un manque ainsi qu’une consommation compulsive et souvent incontrôlable, même si cela implique des conséquences sociales et sanitaires néfastes. Plus de 120 000 personnes par an recherchent un traitement pour soigner leur accoutumance au cannabis.