Méthamphétamine
La méthamphétamine est un stimulant qui crée une forte dépendance et affecte gravement le système nerveux.
Elle est fabriquée dans des laboratoires clandestins avec des produits pharmaceutiques relativement peu chers et aisément disponibles. Ces facteurs font que la méthamphétamine peut être facilement abusée.
La méthamphétamine porte plusieurs noms, dont “meth”, “crystal meth” et “Tina”. Lorsque cristallisée, elle s’appelle “ice” ou “crystal”. Elle se présente sous forme de poudre blanche cristalline inodore au goût amer qui se dissout facilement dans l’eau et l’alcool. Cette drogue a été développée au début du XXe siècle à partir de sa substance mère incorporée aux inhalateurs et décongestionnants nasaux. La structure chimique de la méthamphétamine est similaire à celle de l’amphétamine, mais elle produit des effets plus marqués sur le système nerveux. Semblable à l’amphétamine, elle augmente l’activité, réduit l’appétit et donne un sens général de bien-être. Ses effets peuvent durer de 6 à 8 heures. Après l’euphorie initiale, le consommateur peut se sentir très agité, entraînant parfois un comportement violent.
La méthamphétamine est un stimulant classé dans le Tableau II, c’est-à-dire qu’elle présente un grand risque d’abus et ne doit être disponible que par ordonnance non renouvelable. Elle est recommandée uniquement pour quelques conditions médicales, telles que la narcolepsie, le trouble de l’attention et – pour de courtes périodes de temps, l’obésité ; mais ces usages médicaux sont limités.
Méthodes de consommation de la méthamphétamine
La méthamphétamine se présente sous plusieurs formes et elle peut être fumée, prisée, avalée ou injectée. Elle altère les émotions de différentes manières selon les doses consommées.
Immédiatement après l’avoir fumée ou injectée par intraveineuse, le consommateur ressent un rush ou “flash” intense qui dure seulement quelques minutes mais qui est extrêmement agréable. Le sniff et l’ingestion par voie orale produisent l’euphorie : un high mais pas un rush intense. Le sniff produit des effets 3 à 5 minutes plus tard, l’ingestion orale de 15 à 20 minutes plus tard.
Comme avec tout autre stimulant, la méthamphétamine est consommée le plus souvent de manière excessive suivi d’un effondrement. Comme la tolérance à la méthamphétamine a lieu en quelques minutes – c’est-à-dire que les effets agréables disparaissent même avant que la concentration dans le sang de la drogue baisse fortement – les consommateurs essaient de maintenir le high en consommant de grandes quantités de cette drogue d’un seul coup.
Dans les années 80, l’”ice,” une forme “fumable” de la méthamphétamine, a fait son apparition. L’Ice est un cristal clair très pur fumé dans une pipe en verre comme le crack. Il est inodore, laisse un résidu qui peut être fumé aussi, et produit des effets qui durent parfois 12 heures ou plus.
Effets immédiats (court terme) de l’usage de la méthamphétamine
La méthamphétamine est une stimulant puissant, par conséquent elle peut accroître la vigilance et agir comme coupe-faim, même en petites doses. Les fumeurs ou injecteurs de méthamphétamine témoignent d’une sensation brève et intense, ce qu’ils appellent un “rush”. L’ingestion orale et le sniffing produisent un high de longue durée au lieu d’un rush, ce high pouvant durer jusqu’à une demi-journée. Il semble que le rush et le high soient le résultat de la libération de grandes quantités de dopamine dans les aires du cerveau qui régulent les sentiments de plaisir.
Effets à court terme de l’abus de la méthamphétamine :- Diminution de la fatigue
- Accroissement de l’activité
- Suppression de l’appétit
- Euphorie et rush
- Respiration plus rapide
- Hyperthermie
La méthamphétamine a des effets toxiques. Chez les animaux, une seule dose élevée a endommagé les synapses dans les aires du cerveau comprenant de la dopamine. La quantité large de dopamine libérée semble contribuer aux effets toxiques de la drogue sur les synapses cérébrales. De grosses doses peuvent élever la température du corps à un niveau dangereux, voire mortel, et provoquer des convulsions.
Effets à long terme de la consommation de méthamphétamine
L’abus long terme de la méthamphétamine occasionne de nombreux effets néfastes, y compris la dépendance. La dépendance est une maladie chronique caractérisée par la recherche compulsive de la drogue et une consommation engendrant des altérations fonctionnelles et moléculaires du cerveau.
Effets à long terme de l’abus de la méthamphétamine:
- Dépendance
- Psychose connexe à l’accoutumance
- Paranoïa
- Hallucinations
- Altération de l’humeur
- Activité motrice répétée
- Apoplexie
- Perte de poids
En surcroît de la dépendance, les consommateurs chroniques de méthamphétamine exhibent parfois un comportement violent, de l’anxiété, de la confusion et de l’insomnie. Ils souffrent aussi parfois de troubles psychotiques : la paranoïa, les hallucinations auditives, les altérations de l’humeur et les illusions (par exemple l’impression que des insectes rampent sur leur peau). La paranoïa peut occasionner des pensées suicidaires et meurtrières.
Le consommateur chronique peut devenir dépendant de la méthamphétamine. Afin d’intensifier les effets désirés, les consommateurs augmentent parfois les doses, la prennent plus souvent ou changent de voie d’administration. Dans certains cas, les toxicomanes arrêtent de manger et de dormir tout en surconsommant, injectant jusqu’à un gramme de la drogue toutes les deux ou trois heures pendant plusieurs jours jusqu’à épuisement de la drogue ou jusqu’à ce qu’ils deviennent trop désorganisés pour continuer. L’abus chronique peut provoquer un comportement psychotique, caractérisé par de la paranoïa, des hallucinations visuelles ou auditives et des rages folles accompagnées de comportement extrêmement violent.
Bien qu’il n’existe aucune manifestation physique du syndrome de sevrage lors de l’arrêt de la méthamphétamine, plusieurs symptômes se manifestent lorsque le toxicomane arrête la consommation, y compris la dépression, l’anxiété, la fatigue, l’agression, la paranoïa et un manque intense de la drogue.
Des études scientifiques sur les conséquences de la consommation long terme de la méthamphétamine sur les animaux ont démontré des effets toxiques sur le cerveau. Les chercheurs ont indiqué que jusqu’à 50 pour cent des cellules productrices de dopamine du cerveau peuvent être endommagées après un usage prolongé de doses relativement basses de méthamphétamine. Les chercheurs ont également découvert que les cellules sérotoninergiques peuvent être également encore plus endommagées. Il n’est pas encore fermement établi si la psychose observée chez les consommateurs chroniques est liée à la méthamphétamine.
Problèmes médicaux connexes à la consommation de méthamphétamine
La méthamphétamine peut provoquer divers troubles cardiovasculaires : tachycardie, augmentation de la pression artérielle, rythme cardiaque accéléré, accident vasculaire cérébral causant des lésions aux petits vaisseaux sanguins du cerveau. Les surdoses peuvent provoquer l’élévation de la température du corps (hyperthermie) et des convulsions qui peuvent occasionner le décès si elles ne sont pas traitées immédiatement.
L’abus chronique de la méthamphétamine peut engendrer l’inflammation du péricarde ainsi que des lésions des vaisseaux sanguins et des abcès de la peau chez les injecteurs. Les consommateurs chroniques peuvent également développer un comportement violent, souffrir de paranoïa, de confusion, d’anxiété et d’insomnie. Les gros consommateurs exhibent également des troubles sociaux et professionnels. Les symptômes psychotiques peuvent persister pendant des mois ou des années après l’arrêt de la consommation.
L’empoisonnement au plomb est un autre risque potentiel pour les consommateurs de méthamphétamine, car la méthamphétamine est couramment produite avec de l’acétate de plomb en tant que réactif. Par conséquent des erreurs de production peuvent avoir comme résultat la contamination de la méthamphétamine au plomb. Il existe des cas documentés d’empoisonnement au plomb de consommateurs qui s’injectaient.
La contamination des fœtus présente également un problème important aux Etats-Unis. En effet, des recherches indiquent que l’abus de la méthamphétamine durant la grossesse peut occasionner des complications prénatales, augmente le taux de naissances prématurées et altère le comportement néonatal (par ex. réflexes anormaux et extrême irritabilité). L’abus durant la grossesse peut également être la cause de difformités congénitales.
Différence entre la méthamphétamine et autres stimulants, tels que la cocaïne
La méthamphétamine est classée comme psychostimulant, pareille à l’amphétamine et la cocaïne. Nous savons que la structure de la méthamphétamine est similaire à celle de l’amphétamine, et du neurotransmetteur dopamine, mais elle est très différente de celle de la cocaïne. Bien que ces stimulants aient des effets physiologiques et comportementaux similaires, il existe des différences importantes entre eux quant à leur action fondamentale au niveau des cellules nerveuses. Toutefois, pareille à la cocaïne, la méthamphétamine provoque une accumulation de la dopamine et cette concentration excessive semble produire la stimulation et les sentiments d’euphorie ressentis par le consommateur. Contrairement à la cocaïne, qui est presque entièrement métabolisée, l’action de la méthamphétamine dure beaucoup plus longtemps et un plus grand pourcentage de la drogue reste inchangée dans le corps. Par conséquent la méthamphétamine est présente dans le cerveau plus longtemps, pour des effets stimulants prolongés.