Héroïne

L’héroïne est une substance illicite provoquant une forte dépendance. Elle constitue l’opiacé le plus abusé qui agit le plus vite. Elle est vendue le plus souvent sous forme de poudre blanche ou marron, ou sous forme de substance gluante noire, surnommée “black tar” (goudron noir).

Bien que l’héroïne pure soit plus courante de nos jours, elle est en général “coupée” avec du sucre, de l’amidon, du lait en poudre ou de la quinine. Parfois même avec de la strychnine ou d’autres poisons. Comme les héroïnomanes ne connaissent pas l’activité réelle de la drogue ou tous ses ingrédients, ils courent le risque de la surdose ou même de mourir. L’héroïne pose également le problème de la transmission du VIH et autres maladies lors du partage des aiguilles et autres instruments d’injection.

L’héroïne est un dérivatif de la morphine, une substance extraite des graines du pavot asiatique.

Elle apparaît sous forme de poudre blanche ou marron.

On la surnomme “Hélène”, “brown sugar”, “cassonade”, “smack”. Il existe d’autres appellations selon son origine, par exemple le “goudron noir mexicain”.

Consommation de l’héroïne

L’héroïne est généralement injectée, sniffée ou fumée. Un héroïnomane typique injecte jusqu’à 4 fois par jour. L’injection intraveineuse apporte une euphorie plus intense plus rapidement (de 7 à 8 secondes), tandis que l’injection intramusculaire provoque l’euphorie plus lentement (5 à 8 minutes). Lorsque sniffée ou fumée, le pic des effets est ressenti environ 10 à 15 minutes plus tard. Bien que la fumée et le sniff ne produise pas un “high” aussi rapidement et aussi fortement que l’injection intraveineuse, les chercheurs du NIDA ont confirmé que toutes les trois formes de consommation mènent à la toxicomanie.

Effets à court terme de l’héroïne

Peu après injection (ou inhalation), l’héroïne traverse la barrière sang-cerveau. Dans le cerveau, l’héroïne est convertie en morphine et se lie rapidement aux récepteurs opioïdes. Les héroïnomanes parlent d’un sentiment rapide de plaisir, un “rush”.

Effets à court terme  :

  • “Rush” ou sentiment rapide de plaisir
  • Baisse de l’amplitude respiratoire
  • Fonctions mentales floues
  • Nausée et vomissements
  • Dépression de la douleur
  • Avortement spontané

L’intensité du rush dépend de la quantité de drogue consommée et de la vitesse à laquelle celle-ci entre dans le cerveau et se lie aux récepteurs opioïdes neutres. L’héroïne crée une forte dépendance car elle s’immisce dans le cerveau très rapidement. Le rush est habituellement accompagné d’un rougissement chaud de la peau, de l’assèchement de la bouche et d’un sentiment de lourdeur des extrémités ; il est parfois accompagné de nausée, de vomissements et de démangeaisons.

 

Les opiacés agissent dans nombreux endroits du cerveau et du système nerveux
Les opiacés peuvent modifier le tronc cérébral, une aire qui contrôle les fonctions physiques automatiques et baisse l’amplitude respiratoire
Les opiacés peuvent modifier le système limbique, qui contrôle les émotions afin d’accroître les sentiments de plaisir
Les opiacés peuvent bloquer les messages de douleur transmis par la moelle épinière

Après les premiers effets, les héroïnomanes somnolent souvent pendant plusieurs heures. Les fonctions mentales sont amoindries par l’effet de l’héroïne sur le système nerveux central. Les fonctions cardiaques ralentissent. La respiration ralentit également, parfois au point de son arrêt total. La surdose est un risque en particulier dans la rue, lorsque la pureté et la quantité de la drogue ne peuvent pas toujours être précisément connues.

Effets à long terme de l’héroïne

L’accoutumance constitue l’un des plus grands dangers sur le long terme de l’héroïne. La dépendance est une maladie chronique, caractérisée par le symptôme de sevrage poussant la personne à rechercher et à utiliser la drogue, ainsi que par les modifications neurochimiques et moléculaires du cerveau. L’héroïne crée également une tolérance et une dépendance physique fortes, facteurs puissants qui poussent à l’utilisation et l’abus compulsifs de cette drogue.

Effets à long terme :

  • Accoutumance et dépendance
  • Maladies infectieuses, par ex. VIH/SIDA et hépatite B et C
  • Affaissement des veines
  • Infections bactériennes
  • Abcès
  • Infection du péricarde et des valvules
  • Arthrite et autres problèmes rhumatologues

Comme tout autre toxicomane, l’héroïnomane dépense de plus en plus de son temps et de son énergie à obtenir et à consommer cette drogue. Une fois dépendant, l’objectif principal de l’héroïnomane est de trouver et de consommer la drogue. Les drogues changent véritablement leur cerveau.

La dépendance physique se développe lors de consommation de doses de plus en plus importantes. Le corps s’adapte à la présence de la drogue et les symptômes de manque apparaissent si la consommation est abruptement réduite. Le manque peut se faire sentir quelques heures après la dernière prise. Les symptômes comprennent les douleurs musculaires et dans les os, l’insomnie, la diarrhée, les vomissements, les sueurs froides accompagnées de la chair de poule (cold turkey) l’agitation et les mouvements incontrôlés des jambes. Les symptômes principaux atteignent leur pic de 24 à 48 heures après la dernière dose et s’estompent au bout d’une semaine environ. Toutefois, certaines personnes ont souffert de symptômes de sevrage persistants pendant des mois. Le sevrage n’est jamais fatal pour un adulte autrement en bonne santé, mais il peut provoquer le décès du fœtus chez une femme enceinte.

A un moment donné de son utilisation continue, le consommateur devient dépendant de la drogue. Parfois les héroïnomanes feront un sevrage afin de réduire leur tolérance à la drogue pour pouvoir de nouveau faire l’expérience du rush.

La dépendance physique et les symptômes de sevrage étaient considérés comme les attributs principaux de l’héroïnomanie. Nous savons maintenant que ce n’est pas le cas ; en effet, le manque et la rechute peuvent avoir lieu des semaines, voire des mois après la fin des symptômes de sevrage. Nous savons également que les malades souffrant de douleurs chroniques et prenant des opiacés pour fonctionner (parfois pendant de longues périodes de temps) souffrent très peu de problèmes lorsqu’ils arrêtent les opiacés une fois les douleurs dissipées. Peut-être parce que le patient recherche simplement à calmer les douleurs et non pas à atteindre l’euphorie comme l’héroïnomane.

Complications médicales de l’héroïnomanie

Les problèmes médicaux dont souffrent les héroïnomanes incluent l’affaissement des veines, les infections bactériennes des vaisseaux sanguins et des valvules du cœur, les abcès (furoncles) et autres infections des tissus organiques, ainsi que les lésions rénales et hépatiques. Les lésions pulmonaires (y compris divers genres de pneumonie et tuberculose) peuvent être occasionnées par la mauvaise santé générale de l’héroïnomane ainsi que par les effets de dépression respiratoire de la drogue. L’héroïne comprend des substances qui ne se dissolvent pas facilement et peuvent donc bloquer les vaisseaux sanguins menant vers les poumons, le foie, les reins ou le cerveau. Ce qui peut occasionner des infections ou même la nécrose de cellules dans les organes vitaux. Les réactions immunitaires envers ces contaminants peuvent provoquer de l’arthrite ou autres conditions rhumatologues.

Bien sûr le partage du matériel d’injection ou des fluides peut avoir de graves conséquences pour l’héroïnomane : hépatite B et C, VIH, et autres virus que les héroïnomanes peuvent alors passer à leurs partenaires sexuels et à leurs enfants.

Effet de l’abus de l’héroïne chez les femmes enceintes

L’héroïnomanie durant la grossesse peut provoquer de sérieuses complications, y compris les fausses couches et les naissances prématurées. Les enfants nés de mères toxicomanes sont plus susceptibles de succomber au syndrome de mort soudaine. Les mères héroïnomanes ne doivent pas être sevrées durant leur grossesse pour éviter tout avortement spontané ou naissance prématurée ; le traitement à la méthadone est alors conseillé. Bien que les nourrissons des mères prenant de la méthadone puissent souffrir de dépendance physique, il sera facile de les traiter en toute sécurité en maternité.